CONTEXTE
Conçues comme toute information permettant d’identifier directement ou indirectement une personne physique, les données à caractère personnel sont devenues un enjeu stratégique des politiques publiques, des stratégies commerciales, des communications de masse voire de criminalité pour les cyber-délinquants.
La révolution numérique a accéléré et multiplié les usages associés à ces données. Ainsi, la collecte et le traitement des données à caractère personnel intéressent des domaines aussi variés que l’économie numérique, la santé numérique, l’intelligence artificielle, la mobilité, l’éducation, l’état civil, l’urbanisation, les processus électoraux, les médias sociaux, les jeux ou encore la sécurité. En effet, la plupart des solutions proposées aux problèmes actuels impliquent le recours à des traitements automatisés de données personnelles.
Par ailleurs, l’Afrique constitue un réservoir d’utilisateurs de plateformes et de services : 453 millions d’Africains (sur une population actuelle de 1,2 milliard) sont aujourd’hui connectés. Cette proportion (35 %) va s’accroître très sensiblement puisque le continent comptera 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050 (Olivier & Ballong, 2018). Les données constituent également une ressource inépuisable facilement accessible. En promouvant l’accès gratuit à internet ou à faible coût, et en autorisant l’utilisation « gratuite » de leurs plateformes, les GAFAM – dont les modèles économiques reposent essentiellement sur la commercialisation des données personnelles – s’assurent un accès privilégié à un immense levier de croissance. Les GAFAM investissent aujourd’hui massivement en Afrique et de nombreux observateurs y voient une forme de cyber-colonialisme.
Toutefois, les pays africains semblent ne pas encore mesurer pleinement l’importance de tous ces enjeux. En effet, seuls 40 des 55 États du continent ont adopté une législation en matière de protection des données1 et à peine une trentaine dispose d’une autorité chargée de veiller à son application. En outre, la production scientifique africaine sur le thème des données personnelles reste relativement faible, en dehors des rapports et études des administrations publiques.
Au regard des intérêts actuels et futurs (souveraineté numérique, gouvernance des données, droits individuels, sécurité) il est donc urgent pour les pays africains de concevoir un modèle harmonisé de protection des données de leurs citoyens.
C’est pourquoi le Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs/Afrique-Diasporas (LASPAD) de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, a mis en œuvre un projet de recherche intitulé Renforcer de la protection des données personnelles en Afrique : vers un système harmonisé et efficient, sous l’acronyme « ProDP-Africa ».
D’une durée de deux ans, ce programme a pour objectif d’identifier les piliers d’une protection cohérente et robuste des données à caractère personnel en Afrique.
Eu égard à la faiblesse de la production scientifique africaine dans le domaine de la protection des données personnelles, et dans un souci de promouvoir la recherche scientifique africaine, ProDP-Africa a soutenu la réalisation de cinq mémoires de Master sur des thématiques relatives à la protection des données. Après le succès enregistré par cette première cohorte de jeunes chercheurs, ProDP-Africa, lance un appel à candidatures pour recruter sa deuxième cohorte de jeunes chercheurs.
PROFIL RECHERCHÉ
- Être inscrit(e) en Master 2 dans une université au Sénégal
- Disposer de bonnes compétences en rédaction et expression scientifique
- Maîtriser les technologies de l’information et de la communication (TIC)
- Avoir une bonne compréhension de l’anglais
- Être proactif(ve) et capable de travailler en équipe
Thématiques : protection et gouvernance des données personnelles, intelligence artificielle, blockchain, cybersécurité, big data, éthique numérique, gestion des risques numériques, droit du numérique, internet des objets, cloud computing, réseaux sociaux et vie privée, technologies de l’information et de la communication et vie privée, automatisation et robotisation, machine learning, et impact sociétal des technologies, transformation digitale, réalité augmentée, économie numérique, algorithmes et biais, développement durable et numérique, architecture des systèmes d’information, digitalisation des entreprises, et smart cities.
MISSIONS/RESPONSABILITÉS
- Réaliser un mémoire de Master en lien avec les thématiques ci-dessus ;
- Mener des enquêtes documentaires (état de l’art, collecte et analyse des données) ;
- Participer aux réunions de cadrage et aux sessions de formation ;
- Contribuer aux activités scientifiques du projet et à la communication digitale du projet ;
- Soumettre un rapport trimestriel sur l’avancement des travaux ;
- Soutenir impérativement son mémoire en fin de l’année universitaire (publication et promotion des travaux).
N.B. Une bourse mensuelle de 100 000 FCFA sera accordée pour une durée de dix (10) mois, sous réserve d’une évaluation positive de l’avancement des travaux de recherche.
PIÈCES À FOURNIR
Le dossier de candidature doit contenir :
- Lettre de motivation,
- Note d’une page expliquant l’intérêt du/de la candidat(e) pour le projet,
- Attestation de réussite en Master 1,
- Relevé de notes en Master 1,
- Certificat d’inscription en Master 2,
- CV actualisé.
PROCESSUS DE SÉLECTION
Un comité de sélection, composé d’experts académiques et d’un représentant institutionnel, évaluera les candidatures en trois étapes : présélection des dossiers, entretiens avec candidat(e)s retenu(e)s, et sélection finale.
À l’issue du processus, cinq (5) étudiant(e)s seront sélectionné(e)s pour intégrer le programme.